Littérature française et francophone S2 (option) /Littérature et histoire des représentations
Master LettresParcours Cultures littéraires européennes
Description
LT39HM50/LT38HM43 – Littérature française et francophone
Gr. 1 Mme SEMPÈRE (jeudi 12h00 à 14h00 en salle 369H/ILB)
Lumières et anthropologie : comment faire société ? La question des mœurs de Rousseau à Diderot, et au-delà
Si l’historien Antoine Lilti peut faire le double pari d’un « pluralisme » et d’une « actualité » des Lumières, c’est parce que les œuvres qui les ont constituées se caractérisent par une ouverture intellectuelle qui permet aux lecteurs de tous les temps de se les approprier. Nous ferons l’expérience dans ce cours d’une réflexion transhistorique sur les mœurs – entendues comme les manières de faire société – à partir des deux grands textes de Diderot et de Rousseau, le Supplément au voyage de Bougainville et le Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes. Nous intègrerons à l’étude le statut paradoxal de ces textes d’idée qui utilisent la fiction pour faire travailler la théorie.
Corpus :
Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (éd. GF recommandée)
Diderot, Le Supplément au Voyage de Bougainville (éd. GF recommandée)
Lecture conseillée :
Lilti, Antoine, L’Héritage des Lumières. Ambivalences de la modernité, Seuil
Gr. 2 M. MANGEON/Mme CHAVOZ (lundi, 16h-19h, salle 416 - 8 séances)
Réservé au Master CLE et LETHICA
« Je ne peux plus vouloir ; mais quelqu’un veut pour moi » : fictions de l’involontaire du 19e au 21e siècle Le paradigme de l’involontaire structure les sciences de la psyché au 19e siècle, et modifie profondément la conception du libre arbitre, comme de la responsabilité pénale (article 64 du code pénal de 1810). Il est également au cœur de la sociologie naissante (lois de l’imitation de Tarde, psychologie des foules de Le Bon), et à l’origine d’une profonde révolution du sujet, que la découverte de l’inconscient freudien ne saurait à elle seule incarner. Ce cours a pour objectif d’explorer les différentes facettes de cette révolution, en partant des fictions qu’elle a alimentées (possibilité du crime « suggéré », figurations de l’emprise), des personnages qu’elles mettent en scène et du questionnement éthique qu’elles peuvent illustrer. Au 20e et au 21e siècle, l’involontaire trouve ainsi une éloquente expression dans le personnage du zombi, dont les représentations évoluent en même temps que les structures économiques et sociales : le cinéma et la littérature reflètent le passage d’un zombi esclave, initialement issu des espaces coloniaux (Afrique et Antilles) et dépouillé de sa volonté par un maître, à un zombi occidental et consommateur, mais tout aussi peu maître de ses actions. Ce cours mettra donc en perspective, depuis le 19e siècle, la réflexion sur la place du déterminisme et sur l’origine réelle de nos motivations et actions, cette réflexion trouvant un prolongement dans les problèmes que soulève, par exemple, la neuroéthique.