Littérature française TD S4
Licence LettresParcours Lettres classiques
Description
LT23DM34 TD 2024-2025
Gr. 1 Mme OTT, Littérature du Moyen Âge (vendredi, 10h-12h, Po 416)
Programme: l'écriture de la merveille dans les Lais de Marie de France (éd. bilingue, coll. Lettres gothiques).
Il est nécessaire d'avoir lu l'œuvre avant le début des cours et d'avoir le livre avec soi à chaque cours.
Indications bibliographiques:
Philippe Ménard, Les lais de Marie de France, 1979
Amour et merveille. Les Lais de Marie de France, dir. Jean Dufournet, 1995
Baptiste Laïd, Yannick Mosset, Marie de France, Lais, 2018.
Gr. 2 Mme LUZEL, Littérature du XVIe siècle (mercredi 10h-12h, Portique, salle 401)
Oeuvre au programme : Du Bellay, Les Regrets (pas d'édition imposée)
Le cours explorera Les Regrets (1558), recueil poétique majeur de Joachim Du Bellay, emblème de la Renaissance française. Nous analyserons ses sonnets, mêlant nostalgie de la patrie, critique de Rome et réflexion sur la condition humaine et le rôle du poète. L’étude portera sur la tension entre l’exil et le retour, l’humanisme et la quête d’identité. Les thématiques principales, comme la mélancolie, le patriotisme et la recherche d’immortalité littéraire, seront mises en perspective avec le contexte historique. Une attention particulière sera accordée au style et à la poétique du recueil, qui mêle imitation des modèles antérieurs et quête d'une voix personnelle.
Gr. 3 Mme GUION, « Le roman au XVIIe siècle : Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves »
jeudi, 10h-12h
Programme
Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves, édition de Philippe Sellier, Le Livre de poche classique.
Il est indispensable de se munir de c ette édition, et de l'avoir en classe dès le premier cours.
Indications bibliographiques
FABRE (Jean), « Bienséance et sentiment chez Madame de Lafayette », Cahiers de l'Association Internationale des Études Françaises, n° 11, mai 1959, p. 33-66.
- L'Art de l'analyse dans La Princesse de Clèves, Paris, Ophrys, 1970.
- études reprises dans : Idées sur le roman de Madame de Lafayette au Marquis de Sade, Paris, Klincksieck, 1979, p. 9-80.
FRANCILLON (Roger), L'Œuvre romanesque de Madame de Lafayette, Paris, José Corti, 1973, 2e et 3e parties.
MALANDAIN (Pierre), Madame de Lafayette : « La Princesse de Clèves », Paris, PUF, 1985.
ROUSSET (Jean), « La Princesse de Clèves », Forme et Signification. Essai sur les structures littéraires de Corneille à Claudel, Paris, José Corti, 1962, p. 17-44.
Gr. 4 M. RUMEAU Littérature du XVIIIe siècle : « De L'Encyclopédie aux Salons, Diderot et l'invention de la critique d'art littéraire »
En commentant de 1759 à 1781 le Salon, exposition annuelle de peinture et de sculpture dont la fondation remonte au XVIIe siècle, Diderot ne se contente pas de décrire sous la forme d’une correspondance avec un ami lointain les œuvres d'art qu'il a sous les yeux. Peu diffusés au XVIIIe siècle, d’abord destinés au cercle restreint des princes européens désireux d’être informés de l’actualité parisienne, ces textes publiés dans la Correspondance littéraire de Melchior Grimm constituent l'acte fondateur d'un discours littéraire sur l'art dont la postérité sera considérable tout au long du XIXe siècle et jusqu'à nos jours. A partir de l'étude d'extraits choisis, ce cours proposera de replacer les écrits sur l'art de Diderot dans leur contexte culturel et artistique de rédaction, en mettant particulièrement en avant les stratégies narratives et stylistiques par lesquelles l'auteur renouvelle le genre rhétorique ancien de l'ekphrasis. Mêlant la prose journalistique, la fiction littéraire, le dialogue et la méditation philosophique, l'hybridité générique et la variété thématique des Salons offriront une porte d'entrée privilégiée pour approcher l'œuvre et la pensée de l’un des grands artisans de L'Encyclopédie.
Œuvre au programme (édition obligatoire) :
Diderot, Salons [1759 – 1781], éd. M. Delon, Gallimard, Folio Classique, 2008
LT61BM40 (étudiant·es de la licence Humanités)
M. RUMEAU
L’œil et le flair : amateurs, collectionneurs et esthètes dans la critique d’art et la fiction (XVIIIe – XIXe siècles)
« Ce sont ces gens-là qui décident à tort et à travers des réputations […]. » Dans son Salon de 1767, compte rendu de l’exposition bisannuelle de peinture et de sculpture, Diderot dénonce « l’épidémie venimeuse » des « amateurs » qui, envahissant les ateliers pour imposer aux artistes « l’importunité de leur présence et l’ineptie de leurs conseils », s’interposent entre les œuvres d’art et les goûts du public. S’emparant d’une pratique mondaine ancienne qui deviendra, avec l’essor du collectionnisme et le développement de l’économie de marché, un rituel social incontournable dans l’accomplissement des carrières artistiques du XIXe siècle, le salonnier interroge, à travers cette vive critique des amateurs et des collectionneurs, la formation d’une autorité en matière de goût, questionnant l’attribution de la valeur des œuvres dans une production artistique entraînée par le « torrent » de l’argent. Charge virulente, son propos doit aussi être replacé dans le contexte d’une vaste querelle de légitimité entre les amateurs éclairés de l’Académie royale de peinture et de sculpture, dont l’autorité est institutionnellement reconnue, et les critiques d’arts lettrés qui, à la fin du XVIIIe siècle, défendent le libre jugement des visiteurs du Salon. Alors que les grandes collections privées se multiplient et que la bricabracomanie transforme au début du siècle suivant les intérieurs bourgeois en véritables musées, la figure critique de « l’amateur » fâcheux, laisse place, dans la fiction balzacienne, aux personnages du collectionneur maniaque, animé par une passion de l’accumulation, et du marchand d’art sans scrupule, types comiques et caricaturaux propices à une réflexion critique sur la relativité de l’expertise artistique, les procédures de falsification des œuvres et leur dégradation en produits de consommation. Pensé à la fin du XIXe siècle comme un refuge idéal face à la perversion de l’art par l’argent, l’intérieur artiste de Des Esseintes que décrit Huysmans dans A Rebours fait enfin de l’esthète et du dilettante un contrepoint de la figure du collectionneur, privilégiant à la quête du savoir et de la réputation ou à l’appât du gain une jouissance sensible des objets, transformés en véritables familiers dans un environnement dédié au culte de l’art.
Œuvres au programme :
Diderot, Salons [1759 – 1781],éd. M. Delon, Gallimard, Folio Classique, 2008. Le cours s’appuiera sur des extraits textuels choisis, mais la lecture intégrale de cette anthologie est vivement recommandée.
Balzac,
- Pierre Grassou [1839] dans Le Chef-d’œuvre inconnu et autres nouvelles, édition d’Adrien Goetz, Gallimard, Folio Classique, 1994.
- Le Cousin Pons [1847], éd. Adrien Goetz, Gallimard, Folio Classique, 2022.
Huysmans,A Rebours[1884],éd. Daniel Grojnowski, Flammarion, GF, 2019.