TD de littérature comparée S2
Licence LettresParcours Écritures professionnelles, créatives et littéraires
Description
LT23BM56 – Travaux dirigés [Groupes 1 à 4]
Groupe 1 : Mme VICTOROFF
Les apprentis sorciers
Le formidable développement des sciences depuis trois siècles a pu faire rêver à une maitrise du vivant par l’homme, voire à une « amélioration » biologique et morale de l’être humain. Les œuvres que nous nous proposons d’étudier explorent les conséquences de cette perspective et s’interrogent sur la notion d’humanité.
Œuvres :
Shelley, Frankenstein, Gallimard/FolioPlus
Boulgakov, Cœur de chien, Le Livre de poche
Goethe, Faust I et II, Flammarion/GF
Références :
Lecourt, D., 1996, Prométhée, Faust, Frankenstein. Fondements imaginaires de l’éthique, Les Empêcheurs de penser en rond
Lecercle, J.-J., 1998, Frankenstein : mythe et philosophie, PUF/Philosophies
Groupe 2 : Mme GERARD
Métamorphoses du personnage féminin au début du XXe siècle : peut-on parler de modernisme ?
Dans son essai « Mr. Bennett and Mrs. Brown » (1924), Virginia Woolf affirme qu’en 1910, les relations humaines ont changé, et, avec elles, les romans et les personnages, puisque « la base du bon roman c’est la création des personnages, et rien d’autre » (L’Art du roman, Seuil, 2009). À la même période, les destinées proposées aux femmes et les droits qui leurs sont accordés évoluent aussi, notamment grâce aux nombreux bouleversements provoqués par la Première Guerre mondiale. Cela n’est pas sans retentissement dans les œuvres narratives. Ainsi, quels nouveaux rapports s’établissent entre le narrateur et ses personnages ? Comment donner voix à ces derniers, dont les identités sont labiles, multiples et fluides ? Plus précisément, quelles sont les inventions spécifiquement liées aux figures féminines ? À partir d’un ensemble de trois textes narratifs européens des années 1910-1930 — La Vagabonde (1910) de Colette, Mademoiselle Else (1924) d’Arthur Schnitzler et Orlando (1928) de Virginia Woolf — nous reviendrons sur les métamorphoses du personnage et chercherons à comprendre ce qu’on a pu nommer « le modernisme » en littérature.
Œuvres au programme :
- Colette, La Vagabonde (1910), Paris, Le Livre de Poche, 1975.
- Arthur Schnitzler, Mademoiselle Else (1924), Paris, Le Livre de Poche, 1993.
- Virginia Woolf, Orlando (1928), Paris, Le Livre de Poche, 1982.
Groupe 3 : Mme GERARD
Fictions courtes et courts métrages pour quelques voyages autour d’une chambre
Bien avant un confinement qui nous a conduit à rester dans des espaces réduits, bien avant des préoccupations écologiques qui questionnent la pertinence de voyages au long court, Xavier de Maistre signait en 1795, un texte intitulé Voyage autour de ma chambre. Dans celui-ci, l’auteur invitait à un voyage presqu’immobile, thématique qui sera reprise par plusieurs écrivaines à la fin du XIXe et au début du XXe siècle (notamment Charlotte Perkins Gilman, Virginia Woolf et Colette).
Or, quand l’unité d’un texte est un lieu et que celui-ci est la chambre, le format court semble privilégié. Ainsi, de la situation la plus fantaisiste à la plus grinçante, la chambre, espace limité et pourtant premier, devient un petit théâtre intime où se déploie une variété de personnages : femme, enfant ou animal — peut-être tous trois victimes, à leur manière, d’une société où la chambre peut se faire cage, quand elle n'est pas un lieu de liberté.
Pour élargir la réflexion et questionner notre époque (où le principe même d’un lieu à soi n’est pas toujours respecté, où les nouvelles technologies rendent la chambre plus perméable à l’extérieur), nous nous pencherons sur un autre format succinct : le court métrage, à travers des productions d’Elise Levy, de Sandy Lobry, et d’Oliwer Schmitz. Comment la chambre, espace de l’intime par excellence, est-elle aussi le lieu de questionnements sociaux et politiques ?
Corpus :
- La Séquestrée [The Yellow wallpaper] (1892), Charlotte Perkins Gilman.
- Flush: une biographie [Flush: a biography] (1933), Virginia Woolf.
- « L’Enfant malade », Gigi (1944), Colette.
Groupe 4 : Mme ZANIN