Soutenance de thèse de Mme Charlène Walther : "Fictions d’enfance : le personnage-enfant dans les récits francophones"

Le 28 juin 2023
À 14h00
salle Guy Ourisson à l’Institut Le Bel

Le mercredi 28 juin 2023 à 14 h en salle Ourisson de l'Institut Le Bel, Madame Charlène Walthersoutiendra sa thèse qui porte sur le thème suivant :

"Fictions d’enfance : le personnage-enfant dans les récits francophones"



Membres du jury :

Ninon Chavoz (Université de Strasbourg)
Alex Demeulenaere (Université de Lorraine) – rapporteur
Guillaume Pinson (Université Laval)
Josias Semujanga (Université de Montréal) - rapporteur


Cette thèse se propose d’examiner l’identité du personnage-enfant dans un corpus de huit récits francophones (Le Nez qui voque de Réjean Ducharme, La Vie devant soi de Romain Gary, Le Grand Cahier d’Agota Kristof, Chemin-d’école de Patrick Chamoiseau, La Fille du Gobernator de Paule Constant, Transit d’Abdourahman A. Waberi, Solo d’un revenant de Kossi Efoui et Demain j’aurai vingt ans d’Alain Mabanckou). Les œuvres sont regroupées autour de la notion de « fiction d’enfance », expression qui met en lumière la manière dont elles présentent, dans la construction du personnage-enfant, une tension entre deux pôles : des « effets d’enfance » et une mise en avant du leurre du personnage. Elles prennent appui sur des stéréotypes littéraires et socioculturels (comme l’association entre enfance et innocence ou le cliché de l’enfant-victime dans les littératures africaines), que les auteurs se plaisent à démanteler par l’usage de stratégies littéraires diverses, telles les ruptures temporelles du récit, les contradictions dans les perceptions des personnages, le recours à des images suggérant le merveilleux, le fantastique, l’étrange, ou encore des intrusions métatextuelles. Il en résulte un portrait spéculaire et critique du personnage-enfant, examiné sous l’angle du dédoublement, de la mise en abyme, de la métatextualité et du rapport des protagonistes à la littérature. Ce travail analyse ainsi comment les fictions d’enfance de Ducharme, Gary, Kristof, Chamoiseau, Constant, Waberi, Efoui et Mabanckou s’accompagnent d’une réflexion plus générale sur la littérature, dont le personnage-enfant, affichant souvent la double posture du lecteur et de l’écrivain, se fait volontiers le porte-parole. À travers lui, l’auteur peut réfléchir, voire construire, son rapport à sa pratique et à l’institution, jouer avec les codes et les normes.